TrĂšs souvent, des limites sont imposĂ©es au moment oĂč un avortement est autorisĂ©, gĂ©nĂ©ralement autour des dĂ©lais de gestation. Nous examinons certaines des politiques d’avortement dans les pays du monde entier.
Alors que la Cour suprĂȘme des Ătats-Unis a annulĂ© la dĂ©cision historique de 1973 Roe contre Wade qui Ă©tablissait un droit constitutionnel Ă l’avortement, les Ătats-Unis font dĂ©sormais partie des quelques dizaines de pays qui ont sĂ©vĂšrement restreint l’accĂšs Ă la procĂ©dure.
DĂ©sormais, chaque Ătat dĂ©cidera d’autoriser ou de restreindre les avortements, a dĂ©clarĂ© le tribunal vendredi soir. à l’heure actuelle, les avortements sont illĂ©gaux ou fortement restreints dans au moins 11 Ătats amĂ©ricains. Dans environ 12 autres, des lois sont dĂ©jĂ en place qui permettront aux autoritĂ©s de l’Ătat d’interdire ou de restreindre rapidement l’accĂšs Ă la procĂ©dure, selon un rapport de NPR.
Pendant ce temps, ailleurs dans le monde, les avortements sont soit totalement interdits, soit autorisĂ©s avec certaines restrictions en place. TrĂšs souvent, des limites sont imposĂ©es au moment oĂč un avortement est autorisĂ©, gĂ©nĂ©ralement autour des dĂ©lais de gestation. Nous examinons certaines des politiques d’avortement dans les pays du monde entier.
Quels pays ont totalement interdit l’avortement ?
Les avortements sont illĂ©gaux dans 24 pays, oĂč rĂ©sident environ 90 millions ou 5 % des femmes en Ăąge de procrĂ©er, selon le groupe de dĂ©fense mondial Center for Reproductive Rights. Il s’agit notamment du SĂ©nĂ©gal, de la Mauritanie et de l’Ăgypte en Afrique, du Laos et des Philippines en Asie, du Salvador et du Honduras en AmĂ©rique centrale, et de la Pologne et de Malte en Europe.
Conformément aux lois strictes de certains de ces pays, les femmes sont emprisonnées pour avoir avorté. Au Salvador, par exemple, plusieurs femmes ayant subi un avortement ont été reconnues coupables d' »homicide aggravé », y compris en cas de fausse couche.
Malte est le seul pays de l’Union europĂ©enne qui interdit l’avortement en toutes circonstances. Pas plus tard que l’annĂ©e derniĂšre, le pays a Ă©tĂ© tĂ©moin d’un mouvement pro-choix massif appelant Ă l’annulation des lois sĂ©culaires du pays sur l’avortement. Pendant ce temps, en 2021, la Pologne a introduit une interdiction quasi totale de l’avortement, n’autorisant la procĂ©dure qu’en cas de viol, d’inceste ou lorsque la vie de la mĂšre est en danger.
En Afrique, alors que le nombre de grossesses non dĂ©sirĂ©es a chutĂ© d’environ 15 % au cours des trois derniĂšres dĂ©cennies, les avortements ont augmentĂ© d’environ 13 %, selon les donnĂ©es compilĂ©es par l’Institut Guttmacher. De nombreux pays africains ont soit totalement interdit les avortements, soit les ont sĂ©vĂšrement restreints. Au Nigeria, la procĂ©dure n’est autorisĂ©e que si la vie de la mĂšre est en danger. Pendant ce temps, au Zimbabwe et au Botswana, il est autorisĂ© en cas d’inceste, de malformations fĆtales et de viol.
Quels sont les pays qui autorisent les avortements, mais avec des restrictions importantes ?
Une cinquantaine de pays, dont la Libye, l’IndonĂ©sie, le NigĂ©ria, l’Iran et le Venezuela, autorisent les avortements si la santĂ© d’une femme est en danger. Plusieurs autres le permettent en cas de viol, d’inceste ou d’anomalie fĆtale.
Par exemple, le BrĂ©sil n’autorise l’avortement qu’en cas de viol ou d’infirmitĂ© fĆtale. Dans de tels cas, la femme aura besoin de l’approbation d’un mĂ©decin et d’au moins trois experts cliniques. Un rĂšglement du ministĂšre de la SantĂ© de 2020 stipule que les mĂ©decins sont tenus de signaler Ă la police toute personne qui demande un avortement aprĂšs avoir Ă©tĂ© violĂ©e.
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OĂč les avortements sont-ils plus facilement accessibles ?
Au Canada, en Australie et dans une grande partie de l’Europe, il existe peu de restrictions autres que les limites de gestation. Bien que le Canada n’ait aucune loi accordant le droit Ă l’avortement, celui-ci est toujours autorisĂ© Ă toutes les Ă©tapes de la grossesse, peu importe la raison, pendant 34 ans. En 1998, la Cour suprĂȘme du pays a annulĂ© une loi fĂ©dĂ©rale de longue date interdisant l’avortement.
Le tribunal a statuĂ© que la loi violait le droit d’une femme à « la vie, la libertĂ© et la sĂ©curitĂ© de sa personne » qui Ă©tait inscrit dans la Charte canadienne des droits et libertĂ©s.
La plupart des pays europĂ©ens autorisent les avortements dans les dĂ©lais de gestation, qui sont le plus souvent d’environ 12 Ă 14 semaines. Mais dans de nombreux pays, il existe une variĂ©tĂ© d’exceptions qui permettent aux avortements d’avoir lieu encore plus tard. Par exemple, au Royaume-Uni, la grossesse peut ĂȘtre interrompue jusqu’Ă la naissance en cas d’incapacitĂ© fĆtale.
Notamment, de nombreux pays catholiques traditionnellement conservateurs d’Europe et d’AmĂ©rique latine ont Ă©tendu les droits Ă l’avortement Ă la suite de protestations gĂ©nĂ©ralisĂ©es de groupes pro-choix et de militants des droits des femmes.
L’annĂ©e derniĂšre en Colombie, la Cour constitutionnelle a votĂ© la lĂ©galisation de l’avortement avant 24 semaines de grossesse aprĂšs que l’affaire a Ă©tĂ© portĂ©e devant le tribunal par le mouvement Causa Justa, qui comprenait des groupes de dĂ©fense des droits de l’homme et de la sociĂ©tĂ© civile, a rapportĂ© le Washington Post. Avant cela, les avortements n’Ă©taient autorisĂ©s qu’en cas de viol, de grossesse non viable ou si la vie de la mĂšre Ă©tait en danger.
Pendant ce temps, la Cour suprĂȘme mexicaine a votĂ© l’annĂ©e derniĂšre pour rejeter une loi de l’Ătat qui permettait aux autoritĂ©s d’arrĂȘter des femmes pour avoir subi des avortements, mĂȘme en cas de viol.
L’un des changements les plus remarquables en matiĂšre de droit Ă l’avortement a Ă©tĂ© observĂ© en Irlande, oĂč en 2018, le public a votĂ© pour annuler les lois restrictives sur l’avortement du pays. DĂ©sormais, une femme peut opter pour un avortement dans les 12 semaines suivant sa grossesse. Cependant, la loi stipule que ceux qui facilitent un avortement illĂ©gal peuvent toujours ĂȘtre arrĂȘtĂ©s, avec une peine maximale de 14 ans de prison.
En 2019, l’Irlande du Nord voisine est devenue la derniĂšre nation britannique Ă lever l’interdiction de l’avortement.
La Nouvelle-ZĂ©lande a dĂ©criminalisĂ© les avortements en 2020, prolongeant la pĂ©riode lĂ©gale Ă 20 semaines de grossesse. Avant cela, deux mĂ©decins devaient approuver un avortement, qui n’Ă©tait pratiquĂ© que dans des cas trĂšs graves lorsque la grossesse prĂ©sentait un « danger grave » pour la santĂ© d’une femme.