L’hyperémèse Gravidique, et si l’ethnie jouait un rôle?

L'hyperémèse Gravidique, est si l’ethnie jouait un rôle?

Chaque année, le 15 mai est la journée internationale de l’hyperémèse gravidique. Cette pathologie peu connu qu’est l’HG touche 1 femme sur 100 mais qu’est ce que l’hyperémèse gravidique?

Environ 30 à 50% des femmes enceintes souffrent de nausées et vomissements qui durent tout le premier trimestre. Certes cela est désagréable mais n’a rien de comparable à celles atteintes d’hyperémèse gravidique. 

Mais quelle est exactement cette maladie qui touche la femme enceinte, y a t-il des populations plus touchées que d’autres? Quels sont les symptômes, les causes, le traitement… Nous essaierons de répondre à toutes ces questions et plus encore dans cet article.

L’hyperémèse gravidique, qu’est ce que c’est?

Symptômes causes et traitement de L’hyperémèse gravidique

L’HG, est une maladie hormonale rare qui touche 1% des femmes enceintes, la plupart sont incomprises. Jusqu’alors les médecins pensaient qu’il s’agissait d’une maladie psychologique. Selon les études menées, les femmes concernées réagiraient mal à l’hormone de grossesse Beta-HCG mais l’ethnie peut aussi y être pour quelque chose. 

Des études médicales menées aux Etats- Unis montrent que les femmes originaires du Maghreb ou d’Afrique seraient plus enclin à la maladie, en effet le gène GDF15 augmenterait la production d’une protéine spécifique liée à plusieurs molécules sécrétées par le placenta et qui aggraverait les nausées et vomissements.

On parle de vomissement gravidique car la femme a une intolérance alimentaire total et une perte de poids importante et inquiétante

  • déshydratation
  • hyper-salivation 
  • vomissements sans interruption.

L’hyperémèse gravidique se manifeste entre la 4e et la 8e semaine de grossesse, la maladie dure en général 9 longs mois. Seules quelques chanceuses peuvent éventuellement se sentir mieux entre la 16e et 20e semaine de grossesse. A noter que l’HG ne disparaît pas entièrement.  

Peu d’articles parlent des femmes elles-mêmes, de leur détresse, de leurs besoins, des conséquences de cette terrible maladie, vers qui se tourner et comment être aider.

Une association pour aider les femmes atteintes d’hyperémèse gravidique

association hg - hyperémèse gravidique

Il est très important que la femme atteinte d’HG soit soutenue, comprise , conseillée et suivie… En France il existe une association de lutte contre l’hyperémèse gravidique qui aide et soutient les femmes victimes de nausées et vomissements incoercibles de la grossesse.

Cette association a but non lucratif met en place une chaîne d’écoute et de soutien par des professionnels, mène des campagnes, aide à diriger la maman vers un gynécologue qui connait et comprends cette pathologie…

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Quel traitement?

Pour ce qui est du traitement, il est assez coûteux et surtout difficile à obtenir car certains médecins le déconseillent avant la 12e semaine de grossesse.

Son nom: Zophren, composé d’ondansétron et indiqué dans la prévention des nausées et vomissements aigus associés à la chimiothérapie. 

Il arrive même que certaines femmes fassent appel à l’IVG, tellement la maladie est éprouvante…

Témoignage de Jade ayant souffert deux fois d’hyperémèse gravidique

Pour que vous compreniez bien la maladie nous avons recueilli le témoignage poignant de Jade Partouche maman de 2 enfants ayant souffert à deux reprises d’HG, qui fit appel à l’association de lutte contre l’hyperémèse gravidique ainsi qu’au soutien du groupe facebook: 9 mois avec ma bassine.

Un heureux évènement?

Lorsque j’ai appris ma grossesse je me suis empressée de l’annoncer à mon mari. Notre joie était intense et à la hauteur de cette nouvelle tant attendue.

Mais rapidement ma joie a laissé place à la peur Je suis tombée gravement malade avec comme symptômes d’épouvantables nausées et vomissements.

Je ne parle pas de petites nausées et vomissements mais de vomissement gravidique.

20, 30 ou encore 40 vomissements par jours même en ayant le ventre vide. De l’hypersalivation, ne plus supporter aucune odeur, avoir des migraines et vertiges intenses, ne plus pouvoir boire une gorgée d’eau ou manger un petit bout de quelque chose sans le vomir immédiatement, sans avoir des nausées et être prise de vives convulsions.

Le moindre effort physique devient impossible, le fait de travailler aussi. Ensuite il y a les malaises, les pertes de connaissance… même marcher seule dans la maison était digne d’une épreuve de Koh-Lanta.

Même regarder la télévision me demandait trop d’énergie et je me suis enfermée dans une bulle pour essayer de gérer cet état.

Vient le moment du “pourquoi moi” ?

Pourquoi ne puis-je pas vivre une grossesse épanouie et heureuse? Mais je n’ai pas le temps de me poser d’autres questions que j’ai le cœur qui explose, mon ventre qui se retourne, je tremble, ma tête tourne.

Je ne vois plus rien, mes yeux sont emplis de larmes, je crois que je vais mourir. Comment pourrais-je tenir une journée de plus comme ca ??!!

Et puis entre deux convulsions, j’implore Dieu de me retirer ce bébé.

Non parce que je ne l’aime pas, bien au contraire, depuis que ce petit être vit en moi je ne rêve que de le porter dans mes bras, mais mon corps ne me répond plus, je vomis sans avoir le temps de souffler, je tombe d’épuisement, je n’ai plus de force et …. le noir.

Je me réveille plus tard étalée sur le sol de la salle de bain je ne me souviens pas m’être allongée mais je n’ai pas le temps de réfléchir mon cauchemar reprend.

En 2,5 semaines je perdis 15 kg j’étais déshydratée, en dénutrition, hypotension, problème de foie, calcul aux reins et à la vésicule biliaire ainsi que de nombreuses autres carences. 

Un long séjour en hôpital pour la survie de bébé et maman

Puis j’ai rencontré le gynécologue qui m’a sauvé la vie grâce à l’association de Lutte contre l’hyperémèse gravidique puisqu’une hospitalisation s’imposait.

Je suis rester alors 4.5 mois pleins à l’hôpital sans pouvoir bouger sans pouvoir voir la lumière du soleil. J’étais tout le temps sous perfusion, obligée de recevoir une bonne dose de Zophren, puis on m’a mis une sonde mais elle n’a pas tenu et moi je perdais de plus en plus de poids. Malgré le soutien des médecins, des infirmières, des diététiciennes, psychologues …. on m’annonce que mon bébé est trop petit, son poids ne correspond pas à son âge, son cœur bat trop faiblement et moi je risque d’y passer.

On me propose de faire une IVG. Je renonce. Si j’ai tenu tout ce temps, si mon bébé et moi nous sommes encore en vie alors je peux continuer!

Après tout nous sommes des combattants, chaque jour je portais la vie en mode survie, on me disait que ca allait s’arrêter à 3 mois puis à 4, peut-être à 5 mois?! Et puis au final ça sera jusqu’à l’accouchement.

De retour à la maison

Il y aura aussi les regards et les commentaires des gens qui pensent que tu exagères et tu as l’impression d’être la seule sur terre à souffrir de cette fichue maladie. Après ces longs mois d’hospitalisation je sors enfin, je peux rentrer à la maison.

De retour chez moi, je redécouvre la vie. Le vent qui souffle sur mon visage, le soleil qui me réchauffe, cette sensation de renaissance. Mais ma joie ne sera que de courte durée puisque je continue de faire des allers-retours à l’hôpital.

Je n’ose même plus demander à rentrer à la maison j’ai si peur, je ne veux plus souffrir, je veux juste pouvoir me reposer, parler à mon bébé. Mais comment prendre soin de moi et de lui si je suis incapable de me nourrir, de rire, de bouger.

Chaque jour qui me sépare de sa naissance est comme une éternité. J’ai eu la chance d’être bien entourée et de ne pas sombrer dans la dépression ni avoir eu recours à l’IVG pour sauver ma vie. Mais cela arrive fréquemment avec cette pathologie pour des femmes qui ont moins de “chance” que moi.

Je suis sous surveillance permanente mais quand cela va-t-il prendre fin? Quand aurais-je le droit de vivre ma grossesse heureuse? Quand pourrais-je me faire un vrai repas ?

Puis à 40+5 semaines les premières contractions arrivent c’est le début du travail, quelles douleurs !! Moi qui croyais avoir tout vu, tout enduré, mais je dois rester forte.

Aujourd’hui je suis en VIE!

Je peux dire que je suis une survivante en quelque sorte, je suis une femme et une maman épanouie, débordante d’amour et d’énergie.

Je suis remplie de reconnaissance envers mon entourage, l’association et mon formidable mari. Sans eux je ne sais pas ce que je serais devenue. Avec ce témoignage, je veux rendre hommage à toutes ces femmes qui se battent pour porter la vie.

Vous souffrez de cette maladie si peu comprise? Rejoignez le groupe facebook de l’association pour échanger avec des femmes qui connaissent votre maladie et trouver du soutien et des conseils.

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